Dans la dynamique enclenchée par l’union africaine à travers l’adoption en 2024 de la stratégie continentale sur l’intelligence artificielle (IA) et la mise en place du conseil africain pour l’IA en avril 2025, la BCEAO s’engage à prolonger le processus dans le cadre de ses missions.

C’est le sens de la conférence internationale sur le thème  » Intelligence artificielle : opportunités et défis pour les banques centrales » qui a démarré le mercredi 21 mai 2025 à Dakar.

 » Le secteur financier se doit de s’inscrire dans ce large mouvement d’introduction de l’IA dans ses activités. C’est la raison d’être de cette rencontre dont l’objectif est de constituer un creuset d’échanges sur l’utilisation responsable de l’IA et les innovations y relatives dans le

secteur bancaire et financier, particulièrement.dans le cadre des missions des banques centrales et organes de régulation », a noté dans son allocution Jean Claude Kassi Brou, Gouverneur de la BCEAO.

Il a reconnu une utilisation, à l’heure, embryonnaire de cette technologie par les banques centrales africaines tout en souhaitant que les enjeux stratégiques et opérationnels associés à l’intégration de l’IA dans les activités des banques centrales puissent être approfondis lors des discussions pour permettre un meilleur profit avec cette technologie.

Le pouvoir transformateur de l’IA – IA

 et politique monétaire : utilisation de l’IA pour améliorer la précision des modèles économiques et affiner les décisions de politique monétaire – IA et stabilité financière sont les thèmes des quatre panels au menu de la conférence ayant enregistré la présence d’experts en provenance de plusieurs pays.

Une table ronde des Gouverneurs des banques centrales portant sur les leçons à tirer et les perspectives fera suite aux panels.

Le ministre sénégalais des finances et du budget qui a présidé la cérémonie d’ouverture s’est réjoui de l’initiative de la BCEAO, évoquant un  » sujet majeur d’attention » en parlant de la thématique choisie. 

 » Je me réjouis de constater que les banques centrales africaines, à l’instar de leurs consoeurs des autres régions du monde, ont pris la pleine mesure du rôle important que peut jouer l’intelligence artificielle dans l’accomplissement de leur mission fondamentale notamment celle de la politique monétaire, de la stabilité financière et du financement des économies », a relevé M. Diba.

Il a par ailleurs rappelé les directives énoncées lors du premier Sommet mondial de l’intelligence artificielle en Afrique qui s’est tenu à Kigali en avril 2025.

 » Il est ressorti de ce sommet que l’Afrique ne doit pas se contenter d’être un marché pour cette technologie, mais doit s’affirmer comme un acteur actif en développant ses infrastructures et en formant sa population pour une utilisation inclusive », a-t-il dit, indiquant que l’IA pourrait permettre de générer un surplus de valeur ajoutée d’environ 1500 milliards de dollars à l’économie africaine à l’horizon 2030, selon les Nations Unies.

 » L’utilisation de l’intelligence artificielle devrait permettre d’affiner les analyses notamment sur les risques économiques et financiers et ainsi permettre un soutien accru dans le financement des économies », a souligné le ministre s’attendant à des recommandations fortes à l’issue de la rencontre.

Abidjan.net